A. Introduction

Dans le cadre d’un volet des consultations qu’elle a menées à l’automne 2011, la Commission du droit de l’Ontario (CDO) a remis un questionnaire aux personnes âgées. Ce questionnaire visait à compléter les autres volets des consultations, notamment les activités des groupes de discussion et la réunion des intervenants, en recueillant les commentaires et les suggestions de personnes âgées de la province au sujet de leur expérience et de leur perception à l’égard du droit. On a distribué le questionnaire à des réseaux de personnes âgées des quatre coins de l’Ontario, y compris par l’intermédiaire du réseau de bibliothèques publiques ainsi que d’organismes partenaires comme les Enseignants et enseignantes retraités de l’Ontario (ERO), l’Ontario Association of Residents’ Councils (OARC) et la Federated Women’s Institutes of Ontario. Les résultats ont joué un rôle actif dans l’élaboration du Cadre du droit touchant les personnes âgées de la CDO et ils sont mis en évidence d’un bout à l’autre du rapport final. L’annexe C présente un aperçu des résultats du questionnaire.

Il est important de mentionner que le questionnaire devait servir de méthode de consultation publique et qu’il ne constitue pas un instrument validé en sciences sociales. De plus, il représentait un seul volet des consultations menées par la CDO, qui ont englobé aussi des stratégies d’établissement de contact avec des organismes et des spécialistes ainsi que des groupes de discussion ciblant plusieurs groupes marginalisés d’aînés. Le questionnaire a permis à plusieurs personnes âgées non ciblées par les groupes de discussion de présenter leurs commentaires et leurs suggestions. Étant donné que les groupes de discussion ont tous tenu leurs activités à Toronto sauf un, il était important d’aller vers les Ontariens et les Ontariennes vivant en région rurale par le biais du questionnaire. En outre, on a constaté que celui ci ne permettrait probablement pas d’obtenir beaucoup de réponses de la part de quelques groupes, comme les personnes âgées associées à une certaine origine raciale, les personnes âgées gaies, lesbiennes, bisexuelles, transsexuelles et transgenres (GLBTT), et les personnes âgées touchant un faible revenu. Par conséquent, on a créé les groupes de discussion dans le but de recueillir les points de vue de ces groupes. La réponse très positive et le soutien solide manifesté par le secteur des soins de longue durée ont fait en sorte que le questionnaire s’est traduit par un outil efficace grâce auquel les membres de ce groupe ont pu apporter leur contribution.

Une copie du questionnaire est jointe en annexe au présent document. Il comprend différentes questions à choix multiples et questions ouvertes, et il est axé sur trois secteurs, à savoir les principes guidant les lois, les programmes et les politiques; la compréhension des réalités des personnes âgées; et l’exercice des droits.

 

B. Qui étaient les participants?

En tout, 292 questionnaires ont été remplis et transmis à la CDO. De nombreuses personnes ont donné les mêmes réponses à certaines questions. Ci dessous se trouve une ventilation démographique des répondants.

Âge

Moins de 45 ans 45 à 54 ans 55 à 64 ans 65 à 74 ans 75 à 84 ans 85 ans et plus
2 % 18 % 29 % 26 % 25 %

Sexe : Femme :  57 %  Homme : 48 %

Incapacités :  Une ou des incapacités : 53 %   Aucune incapacité : 47 %

Association à une race :  Oui : 4 %   Non : 96 %

Appartenance à un groupe autochtone : Aucun répondant ne s’est identifié comme personne appartenant à un groupe autochtone.

Orientation sexuelle

Hétérosexuel Lesbienne Gai Bisexual Transgenre
98 % 2 %

 

Personne vivant

Seule Avec un conjoint ou un partenaire Avec ses enfants Avec des membres de la famille élargie Dans un foyer de groupe
13 % 27 % 3 % 1 % 58 %

   
Lieu de résidence urbain ou rural : Il a été difficile de déterminer avec exactitude le pourcentage de répondants vivant en milieu urbain ou rural. Cependant, un examen des adresses fournies par les répondants a illustré une large répartition à l’échelle de la province.

Au Canada depuis moins de 10 ans? Oui : 1 %  Non : 99 %

Chez les participants qui ont coché « Autres », leurs sources de revenus provenaient principalement de prestations d’invalidité, de régimes de retraite d’autres pays et de l’aide financière fournie par des membres de la famille.

Remarque : L’interprétation des résultats aux questions liées à la race et à l’orientation sexuelle doit se faire avec prudence, car de nombreux répondants n’ont pas répondu aux questions et que certains s’y sont opposés.

 

C. Réponses au questionnaire

1. Les attitudes et le vieillissement

Mon âge avancé est vu comme une caractéristique positive par les personnes que je rencontre. 

Chez les participants en accord avec l’énoncé ci dessus (58 %), bon nombre d’entre eux ont donné des raisons relatives à l’expérience et à la sagesse qu’ils avaient acquises au cours de leur vie personnelle et de leur vie professionnelle ainsi que dans le cadre de leur travail de bénévole. Plusieurs ont affirmé que « les personnes âgées […] sont des spécialistes dans leur domaine » et que les membres des générations plus jeunes appréciaient cette « expertise ».

Chez les participants en désaccord avec l’énoncé ci dessus (17 %), les raisons principales énoncées se rattachaient à l’expérience vécue au chapitre de la discrimination, de la dépréciation ou du manque de respect fondé sur l’âge. Les cas de discrimination présentés variaient de la nécessité de passer plus souvent un examen de conduite à la discrimination dans l’emploi, plainte fréquemment évoquée. De nombreux répondants se sont plaints qu’ils avaient été mis à pied ou s’étaient vu refuser des chances en matière d’emploi en raison de leur âge. Des répondants ont vécu des cas de dépréciation en alléguant qu’on ne leur accordait aucune place ou qu’on les traitait à la légère, ce qui se produisait généralement au cours de leurs interactions sociales. Par exemple, un participant a formulé la plainte type selon laquelle il était « laissé de côté même si rien ne cloche dans mon cerveau ». Un autre a mentionné qu’il y avait problème selon lui lorsqu’il voyait « […] des gens s’adresser automatiquement au jeune qui accompagne une personne âgée ». Les commentaires au sujet du manque de respect ont mis en relief le portrait que font les médias des personnes âgées en tant que « personnes idiotes » plutôt qu’en tant que personnes dignes et intelligentes. D’autres répondants ont déploré l’accent excessif mis sur les besoins sociaux et médicaux des personnes âgées, alors que « l’autonomie et l’autosuffisance dont la plupart d’entre nous jouissent sont négligées ». De nombreux participants ont également émis des commentaires au sujet du paternalisme, des hypothèses d’incompétence et du fait de se faire parler « comme si j’avais quatre ans ».

Les répondants ont insisté sur l’importance d’avoir recours à l’éducation du public pour s’attaquer à l’attitude négative à l’égard du vieillissement. Un homme a fait remarquer qu’il fallait « reconnaître l’âgisme. Les tribunaux et la société ont reconnu le racisme, le sexisme, l’homophobie et l’incapacité, mais pas l’âgisme ». Les participants ont souvent exprimé des sentiments négatifs par rapport aux stéréotypes répandus qui décrivent les personnes âgées comme des personnes incompétentes, inutiles ou de santé fragile, ainsi qu’aux stéréotypes qui les décrivent comme des personnes indigentes gaspillant des ressources et nécessitant constamment une attention et des soins. Certains répondants ont déploré le fait que ces stéréotypes provenaient même de leurs propres enfants et êtres chers. Ils ont renié avec véhémence ces stéréotypes et insisté sur le fait que les médias et les législateurs devraient promouvoir une éducation sur l’anti-âgisme pour le public et, en particulier, pour les professionnels fournissant des services aux personnes âgées.

En tant que personne âgée, je suis habituellement traité(e) aussi bien que les autres lorsque j’utilise des programmes ou des services publics ou privés.

Les commentaires positifs concernant la question ci dessus ont mis en avant la sensibilité et la gentillesse du public et des travailleurs du secteur des services à l’endroit des personnes âgées. Les exemples donnés par les répondants comprenaient notamment des cas où des gens leur offraient leur siège dans les véhicules de transport collectif, leur donnaient une aide spéciale, leur ouvraient et tenaient la porte, et leur assuraient même un « petit service supplémentaire » dans les banques et les restaurants. Certains participants bénéficiaient aussi de rabais aux aînés.

Les commentaires négatifs au sujet de la question ci dessus étaient axés sur la perception selon laquelle une personne qui vieillit a moins de respect de la part des commis de magasin, des caissiers de banque et d’autres fournisseurs de services. Certains répondants se sont plaints inversement qu’on leur avait donné une aide excessive et une attention spéciale sur un ton condescendant, et qu’on avait bafoué et sous estimé leurs sentiments.

 

Les services et les programmes publics et privés que j’utilise m’aident à atteindre mes objectifs en tant que personne âgée.
 

La majorité des répondants (68 %) ont convenu de l’énoncé ci dessus, mais leurs commentaires étaient principalement axés sur le manque d’accessibilité pour les personnes atteintes d’une incapacité liée à la mobilité dans les édifices gouvernementaux et privés ainsi que dans les réseaux de transport collectif, et sur la place insuffisante que les aînés occupent au sein du processus électoral. De plus, ils ont déploré le fait que les renseignements au sujet des services et des programmes étaient flous ou inaccessibles.

Les répondants ont particulièrement insisté sur l’accès difficile aux services et aux programmes, surtout les programmes médicaux, commerciaux et financiers, en raison de l’insuffisance de renseignements (par exemple, l’horaire des médecins et des infirmières et infirmiers), de la complexité prohibitive de l’information ou de l’hypothèse, inexacte, démontrée par les responsables de la transmission de renseignements selon laquelle il est possible pour les personnes âgées d’accéder à l’information dans Internet. De nombreux répondants se sont plaints de la tâche ardue que représentait la navigation dans les services téléphoniques automatisés pour obtenir des renseignements ainsi que de la difficulté de s’adresser à des travailleurs ayant des compétences manifestes en communication. Un répondant a résumé le sentiment général en décrivant le processus de tentative d’obtention d’information comme une « procédure longue et très complexe qui n’est pas conçue pour les faibles de cœur ».

 

2. Les principes qui guident l’élaboration des lois, des programmes et des politiques

Les participants ont été tenus d’indiquer dans quelle mesure chacun des six principes ci dessous était important. Ils devaient choisir l’une des réponses suivantes : « Très important », « Assez important », « Pas très important » et « Pas du tout important ».

  1. Respecter la dignité et la valeur des personnes âgées.
  2. Promouvoir l’autonomie et l’indépendance des personnes âgées.
  3. Améliorer la participation et l’inclusion des personnes âgées.
  4. Reconnaître l’importance de la sécurité pour les personnes âgées.
  5. Reconnaître la diversité et l’individualité des personnes âgées.
  6. Comprendre que les personnes âgées appartiennent à la collectivité dans son ensemble.

Les réponses obtenues pour chacun des six principes étaient très semblables, et on a établi la moyenne des résultats dans le graphique ci dessous pour illustrer la tendance générale (remarque : aucun participant n’a choisi la réponse « Pas du tout important » pour l’un ou l’autre des principes).

Les réponses expliquant l’obtention du classement des principes ci dessus étaient axées sur deux justifications principales. Selon la première, les personnes âgées ne sont pas différentes des autres personnes et méritent donc d’être traitées de la même façon que tous les autres membres de la société. Les répondants ont également présenté l’idée selon laquelle les personnes âgées avaient contribué toute leur vie à l’avancement de la société, qu’elles continuaient de le faire de nombreuses façons et qu’elles méritaient donc d’être respectées et traitées au même titre que les membres des générations plus jeunes. En outre, les répondants ont insisté sur le fait que, comme les autres groupes de personnes, les personnes âgées étaient différentes l’une de l’autre et qu’elles ne devaient pas être « classées dans une seule et même catégorie ». En fait, un répondant a mentionné que « plutôt que de nous ressembler de plus en plus en vieillissant, nous continuons de nous distinguer l’un de l’autre ».

Selon la deuxième justification, les principes sont importants, car il est essentiel de tenir compte des réalités et des besoins particuliers des personnes âgées. Ceux ci comprennent notamment la sensibilisation à l’égard de l’âgisme et des fausses hypothèses propres à la compétence des personnes âgées. Parmi les autres facteurs, citons la violence envers les personnes âgées, leur exploitation et leur isolement, qui entraînent leur solitude et qui en font des cibles, par exemple de la part de « vendeurs et d’envois postaux sans scrupules ». Un participant a fait remarquer au sujet des lacunes liées à l’inclusion sociale qu’il ne souhaitait pas se « trouver dans l’arène sans avoir fautif mot à dire ou sans pouvoir intervenir ». Certains participants ont également mis en évidence l’impression d’être inutile de même que l’institutionnalisation qui se produit dans les foyers de groupe. Un répondant a cité en exemple le fait de « demeurer dans une résidence pour personnes âgées alors que j’ai toutes mes facultés. Cependant, j’ai tendance à devenir un membre de plus du groupe, comme si je ne pouvais pas penser par moi même ».

Les commentaires présentés dans les réponses aux questions ouvertes ont particulièrement mis l’accent sur les principes de participation et d’inclusion. Les participants ont déploré la détresse et le silence accrus qui accompagnent le vieillissement, surtout dans le cas des personnes vivant dans les habitations collectives. « J’ai l’impression que nos problèmes et nos besoins sont en quelque sorte ignorés. Nous sommes traités comme des jouets », a soutenu un résident d’un foyer de soins infirmiers. Un autre participant a fait l’observation type selon laquelle « on doit supporter les choses telles qu’elles sont uniquement parce qu’on est vieux ». Dans la même veine, de nombreux participants ont fait ressortir l’isolement que vivent les personnes âgées ayant perdu des membres de la famille ou des amis et, comme l’un d’eux l’a si bien noté, le fait d’être « soustrait de la population générale, de se retrouver dans une communauté ou résidence pour “adultes” ou “personnes âgées” ou une maison de soins infirmiers et d’en venir donc à être facilement oublié du public ». Ces préoccupations ont été exprimées le plus vigoureusement par les personnes handicapées et les personnes âgées vivant en région rurale. La crainte de « passer inaperçu » ressentie par la plupart des participants était évidente et est ressortie de façon manifeste dans bon nombre de leurs demandes selon lesquelles les législateurs et le grand public devraient intégrer activement les personnes âgées dans la collectivité ainsi que dans les processus décisionnels qui touchent leur vie. Un conseil assez fréquent donné à cet égard se traduisait par l’importance que les législateurs et les membres des générations plus jeunes « se rappellent qu’ils seront eux mêmes un jour des personnes âgées […] et que les lois [ou l’absence de lois] les toucheront également ».

Les commentaires présentés au sujet de la sécurité ont généralement mis en avant la sécurité financière. « Un endroit sécuritaire où vivre est parfois un luxe », a fait remarquer l’un des nombreux répondants préoccupés d’abord et avant tout par la sécurité financière. Les personnes âgées craignaient, en raison de leurs revenus fixes, de manquer d’argent, de devoir dépendre éventuellement de leurs enfants, d’être incapables de se payer des services de soins de santé et de n’être pas en mesure de vivre confortablement leur vieillesse.

 

3. Comprendre les besoins et les réalités des personnes âgées

Les programmes et les services que j’utilise, de même que les règles et les lois qui me touchent à l’occasion, tiennent compte de ma réalité de personne âgée.

Les commentaires liés à cette question ont rappelé ceux émis au sujet de l’énoncé « les services et les programmes publics et privés que j’utilise m’aident à atteindre mes objectifs en tant que personne âgée ». Les répondants ont mis en relief l’absence d’installations accessibles par fauteuil roulant aux édifices, dans les réseaux de transport collectif et dans les rues; le manque d’information au sujet des divers programmes et services; et l’accès insuffisant aux renseignements politiques et aux bureaux de vote pendant les élections.

Les quelques commentaires positifs reçus portaient sur les avantages des rabais offerts aux aînés et améliorant leur accès aux programmes et aux services. 

Les personnes qui administrent les programmes et les services qui touchent les personnes âgées ont les compétences et les connaissances nécessaires sur les questions liées à l’âge pour faire leur travail avec efficacité.

 

Les réponses à la question ci dessus allaient en sens divers. Il a souvent été mentionné que certaines personnes administrant les programmes étaient compétentes et efficaces, alors que d’autres ne l’étaient pas, comme le démontre le pourcentage élevé (29 %) de participants n’étant ni d’accord ni en désaccord.

Les réponses obtenues étaient axées sur la performance des médecins, des spécialistes en soins et des membres du personnel des maisons de retraite et de soins de longue durée. Les répondants ont déploré que ces personnes n’avaient pas souvent les compétences et les connaissances nécessaires pour répondre aux besoins et au mécontentement manifestés par les personnes âgées, surtout celles aux prises avec des incapacités et ayant des besoins particuliers. Selon de nombreux commentaires reçus, les hôpitaux, les unités de services de soins à domicile et les habitations collectives souffrent d’une sous dotation chronique, et, par conséquent, ils sont incapables d’exercer convenablement leurs responsabilités. Cette situation entraîne également de longs délais d’attente.

Les répondants ont critiqué le fait qu’en plus d’être incompétents sur le plan technique, les spécialistes en soins ne démontraient aucune sensibilité émotionnelle, ce qui se traduisait par des paroles et des gestes impatients, impolis et désintéressés. Quelques répondants ont mentionné dans leurs commentaires qu’il serait préférable que certaines personnes administrant les programmes et les services touchant les aînés ou établissant les lois les concernant soient elles mêmes des personnes âgées, car elles pourraient mieux saisir leurs réalités.

Que voudriez-vous que le législateur et les décideurs comprennent au sujet des personnes âgées lorsqu’ils élaborent ou mettent en œuvre des programmes, des services ou des lois?

Les répondants ont donné plusieurs réponses à cette question. Une remarque souvent exprimée s’est traduite par la nécessité pour les personnes âgées de bénéficier de services de transport adéquats et accessibles (sur le plan physique et financier), surtout dans le cas des personnes handicapées. Un participant l’a bien fait remarquer en disant « si on ne peut se payer des services de transport, quelle valeur le programme a t il vraiment? »

Un autre volet des réponses reçues souligne la nécessité de donner aux personnes âgées une possibilité accrue de participer aux activités de la collectivité, notamment en leur offrant des rabais pour qu’elles puissent prendre part à des initiatives collectives, en leur permettant de continuer de travailler si elles sont en mesure de le faire et en étant très conscient du fait que de nombreux aînés sont isolés et que, par conséquent, ils peuvent « sombrer dans l’oubli ».

Les répondants ont aussi mis en relief la nécessité d’encourager la transition au chapitre des attitudes sociétales envers les personnes âgées, ce qui comprend la reconnaissance de l’âgisme en tant que forme de discrimination et la promotion d’une image plus positive des aînés en tant que personnes autonomes, compétentes et ayant une dignité.

Le dernier volet de premier plan des réponses à la question s’est traduit par l’accent mis sur la nécessité d’intégrer les personnes âgées dans le processus législatif, ce qui englobe la « nécessité pour la classe politique de visiter les maisons de retraite et de soins de longue durée afin d’y constater par elle même les conditions et la situation des aînés avant de prendre toute décision définitive » de même que la « nécessité de […] mettre sur pied un comité composé de personnes âgées et chargé de présenter ses suggestions et ses commentaires avant l’établissement des lois ».

 

D. Faire valoir vos droits

Je connais bien mes droits et les recours juridiques qui s’offrent à moi.
 

Les répondants ont manifesté un mécontentement à l’égard de ce qu’ils considéraient comme de l’information insuffisante ou beaucoup trop complexe au sujet de leurs droits et des recours juridiques à leur disposition. Ils étaient irrités également par leur incapacité d’obtenir des renseignements dans Internet ainsi que par les difficultés auxquelles ils avaient été confrontés pour en obtenir au téléphone. Pour certains, le problème était encore plus fondamental : ils ignoraient tout simplement « la voie à suivre pour parler à la bonne personne afin d’avoir de l’aide ». Le téléphone est sans contredit le moyen de communication privilégié par de nombreuses personnes âgées, et certains participants étaient préoccupés par les difficultés auxquelles ils se butaient lorsqu’ils tentaient de trouver le bon numéro de téléphone à composer pour obtenir des renseignements, de naviguer dans les systèmes automatisés et, ensuite, d’expliquer leurs problèmes à des préposés impatients ou incompréhensibles. Un répondant mécontent a formulé la remarque suivante : « Combien de boutons, au téléphone, doit on presser pour réussir à parler à la bonne personne? »

Au cours des cinq dernières années, y a-t-il un moment où vous avez eu l’impression d’être privé(e) de vos droits?

Oui :  15 %  Non : 85 %

Si vous avez répondu « Oui » à la question précédente, avez-vous pris des mesures pour faire valoir vos droits?

Oui : 71 %  Non :  29 %

Si vous avez répondu « Oui » à la question précédente, ce moment a-t-il été une expérience positive?

Oui : 42 %  Non : 58 %

Les participants ayant répondu « Oui » aux trois questions ci dessus n’ont pas expliqué leur expérience de façon détaillée, mais ils ont généralement écrit des commentaires du genre « j’ai parlé à la personne responsable, mais rien ne s’est produit ». Une femme vivant dans une maison de soins infirmiers a expliqué que « nos problèmes et nos besoins sont tout simplement ignorés, et nous sommes traités comme des jouets ». Aucun répondant n’a écrit de commentaire au sujet d’une expérience positive qu’il aurait vécue en tentant de se prévaloir de ses droits.

Selon vous, qu’est-ce qui est nécessaire pour que les personnes âgées puissent faire valoir leurs droits?

La réponse la plus fréquente à cette question a été « la famille et les amis ». Parmi les autres réponses qui se sont répétées, citons la proposition selon laquelle il devrait y avoir un ombudsman pour les personnes âgées ainsi que des médecins et des avocats fiables. D’autres répondants ont suggéré qu’il y ait un service d’appel direct et sans frais permettant aux aînés d’avoir des renseignements et des conseils; un bulletin à l’intention des personnes âgées; des inspections périodiques des habitations collectives par un observateur indépendant ayant des pouvoirs d’enquête; et « de l’argent, de la détermination et du courage ».

 

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