Les personnes handicapées

Les personnes handicapées forment une part très importante de la population canadienne – 14,3 pour cent selon les données de Statistiques Canada de 2006 – et le nombre et la proportion des Canadiennes et Canadiens handicapés ont constamment augmenté au cours des dernières années.

Il n’existe pas de définition unique de l’« incapacité ». Il existe une vaste gamme d’expériences individuelles de déficiences, qu’elles soient physiques, sensorielles ou mentales. Une déficience qui peut être handicapante dans certaines circonstances ne constituera pas un obstacle dans un environnement plus accueillant. Il n’existe pas non plus d’image simple et unique des expériences vécues par les personnes handicapées. Ces dernières peuvent être jeunes ou âgées, avoir un excellent emploi ou vivre dans des logements à loyer modique, vivre dans de grands centres urbains ou dans des régions rurales éloignées. Contrairement aux idées parfois reçues, elles peuvent remplir les mêmes rôles que leurs pairs non handicapés, y compris d’agir comme parents, comme bénévoles communautaires ou comme athlètes.

Quoi qu’il en soit, les personnes handicapées continuent de faire l’objet de désavantages importants et étendus lorsqu’on les compare aux personnes non handicapées. Ainsi :

  • Les personnes handicapées sont confrontées à des obstacles en éducation qui peuvent compromettre le niveau d’études atteint. Dans un sondage mené par Statistiques Canada, environ un quart des parents ontariens ayant des enfants handicapés mentionnaient que ces derniers ne recevaient pas les mesures d’aide en éducation spécialisée requises. Les parents d’enfants n’ayant pas eu droit à des mesures d’adaptation suffisantes étaient beaucoup plus susceptibles d’indiquer que leur enfant avait de la difficulté à réussir à l’école.
  • Les personnes handicapées sont moins susceptibles de détenir un emploi, et, lorsqu’elles en ont un, elles sont plus susceptibles d’être moins rémunérées et de détenir un emploi précaire. Les données de 2006 indiquent que 51 pour cent des Canadiens handicapés détenaient un emploi au moment du sondage, en comparaison avec 75 pour cent de leurs pairs non handicapés.
  • En général, les personnes handicapées sont beaucoup plus susceptibles de vivre avec de faibles revenus. Le revenu moyen d’un Ontarien handicapé en 2006 était de 25 304 $, par rapport aux 38 358 $ gagnés par un Ontarien non handicapé.
  • Les personnes handicapées sont également beaucoup plus susceptibles d’être victimes de crimes violents et de violence familiale.

 

Les personnes handicapées et la loi

Il existe un réseau très complexe de lois et de politiques qui façonnent la vie des personnes handicapées, y compris les suivantes :

  • Le Code des droits de la personne de l’Ontario et la Loi de 2005 sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario cherchent à aplanir les obstacles et à promouvoir l’égalité des personnes handicapées;
  • Les dispositions relatives à l’« éducation de l’enfance en difficulté » de la Loi sur l’éducation et de ses règlements créent des exigences et des structures pour l’éducation et l’adaptation des élèves handicapés du primaire et du secondaire;
  • La Loi de 1992 sur la prise de décisions au nom d’autrui régit la prise de décisions de personnes pour lesquelles on considère que la capacité juridique fait défaut;
  • La Loi de 1997 sur le Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées crée un programme de soutien au revenu s’adressant aux personnes qui satisfont à sa définition de « personne handicapée » et à ses exigences financières.

Il ne s’agit que de quelques-uns des exemples les plus connus. Les lois qui touchent les personnes handicapées sont souvent extrêmement complexes et, comme elles ont évolué par à-coups au cours des années pour répondre à des problèmes précis et pressants à mesure qu’ils se posaient, elles sont souvent fragmentées ou contradictoires.

Les personnes handicapées sont également touchées par toutes les lois d’application générale qui s’appliquent à la population en général. Ces dernières peuvent avoir des effets inattendus ou involontaires sur certaines personnes handicapées.

  • Les lois de protection de la vie privée peuvent prendre une importance particulière pour les personnes handicapées détenant des renseignements médicaux sensibles, par exemple.
  • Les règlements de zonage peuvent créer des obstacles au logement pour les personnes handicapées.
  • Les lois de protection de la jeunesse peuvent ne pas tenir compte des défis spéciaux auxquels les personnes handicapées sont confrontées ou elles peuvent être mises en œuvre d’une façon discriminatoire à cause de stéréotypes ou d’idées reçues non vérifiées au sujet des aptitudes parentales de personnes ayant certains types de déficiences.