Dans cette partie, nous identifions d’abord les participants à l’étude et les questions qui leur ont été posées, avant d’exposer les données découlant des entrevues. Alors que les discussions ont fourni beaucoup d’informations sur le système de l’éducation, et particulièrement sur l’éducation de l’enfance en difficulté ainsi que les services aux enfants handicapés, ce rapport se concentre sur les données qui sont pertinentes à la question de la participation. Les données sont ensuite analysées par rapport à la participation directe et indirecte des enfants, telle que définie dans la partie précédente.
A. Les participants
1. Les enfants
Malgré les difficultés à organiser des entrevues avec des enfants, dues au manque d’approbation de l’étude par les conseils scolaires, aux réticences des parents à inclure leurs enfants, et aux refus de certains enfants de participer[84], des discussions ont pu avoir lieu avec 45 enfants et jeunes d’âge scolaire, de 9 à 21 ans. Les discussions ont été faites à travers des entrevues formelles (individuelles ou de groupe), ainsi que des discussions informelles. Pour des questions d’éthique les discussions informelles ne seront pas relatées ici, mais elles ont servi à corroborer certains points de vue exprimés lors des entrevues formelles.
La plupart des discussions ont eu lieu avec des élèves du Centre Jules-Léger, dont la direction a été d’un grand soutien pour ce projet. Le Centre Jules-Léger abrite l’école d’application pour les enfants francophones présentant des difficultés sévères d’apprentissage avec ou sans trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité, ainsi que l’école provinciale pour les enfants sourds, malentendants, aveugles, en basse vision ou sourds-aveugles francophones. L’organisation LiveWorkPlay, membre de Community Living Ontario, a également fourni une aide importante pour l’organisation d’entrevues avec des enfants et jeunes ayant des déficiences intellectuelles. Deux enfants seulement ont participé à l’étude grâce à un contact direct avec leurs parents. Les enfants avec lesquels des discussions ont eu lieu représentent les anomalies ou difficultés suivantes : troubles d’apprentissage, surdité et malentendance[85], déficience intellectuelle et autisme[86]. Ces enfants sont tous scolarisés dans des écoles anglophones et francophones de la région d’Ottawa.
Les questions discutées pendant les entrevues et les discussions informelles avec les étudiants incluaient la perception de la notion de participation par les élèves et de leurs droits, ainsi que leur perception de leur propre participation dans les questions qui les concernent : Qu’est-ce que la participation signifie pour eux? Participent-ils à des processus de prise de décision? Comment? Concernant quelles questions? Comment font-ils pour faire des choix? En plus nous avons cherché à savoir si les enfants étaient satisfaits de leur niveau de participation ou s’ils souhaiteraient avoir leur mot à dire sur d’autres questions également. Des questions plus générales ont été posées également sur ce que les enfants aimaient ou n’aimaient pas à l’école, sur ce qui était important pour eux à l’école, sur les écoles qu’ils avaient fréquenté (Combien? Où?), etc.
2. Les parents
Trente-cinq parents ont participé à cette recherche. Les entrevues ont été organisées en contactant des associations au niveau local et provincial, qui représentent les parents et les intérêts des enfants handicapés. La plupart des organisations contactées ont transféré l’information concernant la recherche à leurs membres, qui nous ont ensuite contactée. Il a été surprenant de constater l’intérêt que suscitait cette recherche parmi les parents des enfants handicapés. Plusieurs entrevues ont particulièrement eu lieu avec les membres de la Société franco-ontarienne de l’autisme, qui a été d’une grande aide pour organiser des discussions de groupe et des entrevues individuelles.
Alors que la majorité des témoignages concernent les conseils scolaires de la région d’Ottawa et de l’est de l’Ontario, certains parents ont également parlé de leurs expériences dans d’autres régions, spécifiquement dans le nord et le nord-est de l’Ontario, la région de Toronto et la région de York. Bien que nous n’ayons pas spécifiquement recherché une représentation des parents à travers la province, ces contributions ont été rendues possibles grâce aux appels lancés par des organismes œuvrant au niveau provincial. Les parents représentaient des expériences dans les écoles anglophones et francophones, publiques et catholiques de la province. Ils représentaient différentes anomalies présentes chez leurs enfants, qui entrent dans les grandes catégories définies par le Ministère de l’éducation : troubles de communication, troubles de comportement, et troubles de développement[87], bien que certaines de ces anomalies ne soient pas explicitement incluses dans la classification officielle du ministère, telles que la dyslexie, les troubles de déficit de l’attention/l’hyperactivité, ou le mutisme sélectif.
Les questions posées aux parents concernaient leur expérience au niveau de la participation dans le système scolaire, et particulièrement concernant les procédures de l’éducation de l’enfance en difficulté; leur capacité de représenter leur enfant de manière adéquate; l’importance de la participation de leur enfant et le degré de participation de celui-ci. Les parents ont aussi été encouragés à faire des suggestions pour améliorer la participation dans le système de l’éducation de l’enfance en difficulté.
3. Les représentants
Des représentants d’organisations, et d’autres personnes pouvant représenter les parents ou les enfants ont aussi participé à cette étude. Plus de 20 organisations, institutions gouvernementales, comités et autres organismes ont été représentés dans l’étude. La liste ci-dessous, présentée par ordre alphabétique, n’indique que les noms des organisations ou types d’organes et de comités. Des représentants occupant différents rôles au sein de ces organismes au niveau local et au niveau provincial ont participé à l’étude. En général 2-3 personnes participaient par organisme. Pour des raisons de confidentialité, ces rôles ne seront pas spécifiés et les conseils scolaires en question ne seront pas identifiés :
– Association francophone de parents d’enfants dyslexiques